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mercredi 12 mai 2010

Résolution sur l'attachement au respect des valeurs républicaines face au développement de pratiques radicales qui y portent atteinte. Pourquoi je n'ai pas pris part au vote :

Je suis profondément opposé au port du voile intégral qui est l'expression soit d'une provocation, soit d'une pression, voire d'une violence exercée contre certaines femmes. Le port du voile intégral exprime par lui-même, le refus du dialogue. Il est contraire aux principes d'égalité, de liberté et de fraternité qui fondent la République.

Mais les votes qui sont demandés aux parlementaires sur ce sujet grave me gênent profondément.

1- D'abord, parce qu'ils coincident avec un relâchement sensible de ce que l'on appelle la politique de la Ville, c'est-à-dire l'effort d'intégration – par l'éducation, par l'emploi et par le logement – qui devrait être conduit en direction des habitants des banlieues et des quartiers. La lutte contre les pratiques radicales doit passer d'abord par l'éducation et par le dialogue avant de s'exprimer par une démarche d'esprit sécuritaire.

2- D'autre part, parce qu'il y a, dans les textes qui nous sont soumis, une dimension d'instrumentalisation.

Nous avons voté – et j'ai personnellement voté – la loi du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges ou lycées publics. La loi sur les sectes du 12 juin 2001 donne également les moyens de lutter contre les agissements qui portent atteinte à la liberté des personnes. Enfin, les dispositions générales sur l'ordre public permettent aux différentes autorités de police d'intervenir dès lors que le comportement de certains crée une situation de trouble. En tant que maire, je me suis moi-même appuyé sur ces dispositions pour combattre ce type de comportement – le port du voile intégral ne permettant pas d'identifer les personnes – lorsque les parents reprennent les enfants à la sortie des écoles.

Ces textes qui pourraient certes être complétés sur quelques points – notammment l'accès aux services publics, comme l'a indiqué l'avis du Conseil d'Etat – offrent donc une base légale déjà solide.

Je crois plus, pour ma part, à une action de terrain, déterminée mais ouverte, qu'à des proclamations générales qui en prenant le risque de stigmatiser une partie de nos concitoyens, ont d'abord pour but de satisfaire les dérives d'une partie de l'opinion.

Daniel GARRIGUE - Député non-inscrit de Dordogne