« M. Patrick Lorgue, secrétaire du Comité d’Etablissement Eurenco-Bergerac, écrit à M. Alain Juppé, ministre de la Défense, à la suite d’un courrier de Daniel Garrigue. | Accueil | Intervention de Daniel Garrigue sur le projet de loi de réforme de la garde à vue. »
mardi 18 janvier 2011
Intervention de Daniel Garrigue lors de la réunion de soutien à Stéphane Hessel, place du Panthéon,
Paris, le 18 janvier 2011
Depuis plus de quarante ans, nous étions fiers de la politique conduite par la France au Moyen-Orient, parce qu'elle nous engageait dans la recherche de la paix, parce qu'elle voulait reconnaître les droits de tous, ceux des Israéliens, mais aussi ceux des plus faibles, les Palestiniens.
C'est le général De Gaulle qui a parlé le premier de ceux que l'on appelait alors les réfugiés palestiniens.
C'est Valéry Giscard d'Estaing qui a été à l'initiative de la Déclaration de Venise.
C'est François Mitterrand qui a officiellement reconnu l'Organisation de Libération de la Palestine, l'OLP.
C'est Jacques Chirac qui a été bousculé à Jérusalem parce qu'il voulait parler aux Palestiniens.
Il y a trois ans, on nous a parlé de rupture. Or, cette rupture nous voyons qu'elle est profondément négative et qu'elle est profondément choquante.
Il est simpliste de poursuivre ceux qui ont appelé au boycott de produits qui, venus des territoires occupés, ne devraient pas entrer en Europe, sans tenir compte du contexte.
Il est malhonnête, comme l'a fait l'an dernier François Fillon au diner du CRIF, de prétendre que ce boycott ne concernait pas des produits exportés par Israël, mais les produits kascher, au risque de déplacer ce débat sur le terrain redoutable des affrontements communautaires. J'ai adressé une question écrite à François Fillon, je n'ai jamais eu de réponse et pour cause.
Le vrai problème est celui de l'accord commercial entre l'Union européenne et Israël. Cet accord n'a été accepté à la fin des années 90, par le Parlement français, qu'à la condition d'engagements pris en faveur des droits des Palestiniens. Le même débat s'est reproduit lors du renouvellement de la convention.
Mais cette convention exclut, conformément aux conventions de Genève, que l'on puisse importer des produits en provenance des territoires occupés, et à plus forte raison, des colonies implantées dans ces territoires.
Alors, pourquoi les autorités françaises n'assurent-elles pas un meilleur contrôle de l'application de cette convention ? Pourquoi les autorités françaises ne poursuivent-elles pas ceux qui introduisent sur notre marché des produits provenant des territoires occupés ou des colonies israéliennes ? Il y a, c'est manifeste, deux poids et deux mesures.
On a voulu nous réduire au silence. On a voulu nous fermer l'ENS. On nous a ouvert la place du Panthéon. Et nous sommes suffisamment nombreux pour la remplir toute entière.
Depuis des années, nous avons combattu pour la paix au Proche-Orient et pour que les droits de tous soient reconnus. Nous nous sommes réjouis des Accords d'Oslo. Nous avons été atterrés par l'assassinat d'Yitzhak Rabin parce que nous savions qu'il signifiait la fin de ce processus.
Mais ce combat, nous y croyons encore et nous continuerons à le mener
sans répit parce que c'est un combat juste et indispensable.
Daniel GARRIGUE
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DANIEL GARRIGUE