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vendredi 04 février 2011
JUSTICE, ORDRE PUBLIC : HALTE À L’INSTRUMENTALISATION ET A LA SURENCHÈRE
Le Président de la République a choisi une nouvelle fois
d’instrumentaliser un fait divers particulièrement horrible, le meurtre
de la jeune Laëtitia à Pornic, pour demander des sanctions contre les
magistrats et les fonctionnaires.
Face à de tels crimes, la
fermeté et la rigueur de la réponse pénale sont certes indispensables,
mais comment peut-on mettre en cause la Justice quand on refuse de lui
donner les moyens nécessaires à son fonctionnement ? Tous les débats de
ces dernières années ont faire ressortir le manque de magistrats
–notamment sur les postes de juge d’application des peines- et l’extrême
faiblesse des capacités de suivi des personnes souffrant de troubles
psychiques à leur sortie de prison comme en période de détention.
Or, la Justice n’a pas reçu, ces dernières années, une priorité
suffisante pour corriger cette situation.
La République ne peut
s’affirmer ni dans la menace, ni dans l’adoption de dispositions
sécuritaires de circonstance. Le rejet par le Sénat de la déchéance de
nationalité, qui instituerait deux catégories de citoyens dans notre
pays, montre bien que ce mode de traitement des problèmes ne peut plus
être accepté.
La Justice, comme la Police et la
Gendarmerie, doit recevoir tous les moyens nécessaires à la diversité de
ses missions. La loi, particulièrement quand elle porte sur les
questions de justice et d’ordre public, doit être élaborée dans la
volonté d’apporter des solutions durables et non pas dans le seul souci
d’exploitation médiatique des circonstances, aussi tragiques
soient-elles.
Ce drame illustre malheureusement que l'action
gouvernementale est impuissante en dépit de l'inflation législative (6
lois sur la sécurité en 6 ans), qu'elle bute sur les problèmes
d'application, de suivi et de moyens qui expliquent la récidive. Par
absence de vision, de principe et de suivi, cette politique qui
privilégie la logique d'annonces se coupe de l'exigence républicaine.
Daniel GARRIGUE, Porte-Parole de République Solidaire.
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DANIEL GARRIGUE