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mardi 05 juillet 2011

MORT, L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ?

En l’espace de quelques années, malgré les tensions exercées par la crise sur les secteurs les plus fragiles de notre territoire, la politique d’aménagement du territoire a été vidée de tout contenu.

La conciliation entre décentralisation et aménagement du territoire avait trouvé un instrument privilégié dans la contractualisation. Or, dans la plupart des régions, le volet territorial des contrats de plan Etat-Région a disparu. L’Aquitaine en est malheureusement un exemple parmi d’autres.

La perversion de la révision générale des politiques publiques (RGPP) par la règle de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, porte en priorité sur les services territoriaux, vidés de leurs effectifs, sans qu’aucun effort de formation ne donne une plus large polyvalence aux personnels restants. Les services de l’Etat sont concentrés dans les préfectures de région. Et comme j’en ai eu l’exemple à propos des carrières d’extraction de pierre de taille, les services ainsi regroupés préfèrent parfois mettre en cause l’existence des petites structures, désormais trop éloignées, plutôt que de continuer à en assurer régulièrement le contrôle. Les acteurs du développement –Oséo, Ubifrance, Caisse des Dépôts, Chambres consulaires- sont de plus en plus recentrés dans les métropoles régionales.

La volonté, certes, légitime, de s’inspirer de l’exemple américain des clusters pour créer et développer les pôles de compétitivité a encore accentué le déséquilibre entre les grands pôles de développement et le reste du territoire. Les pôles d’excellence rurale ne sont plus que l’alibi d’un saupoudrage électoraliste. Le plan espoir-banlieue est resté largement lettre morte. Les investissements d’avenir portés par le grand emprunt ne concernent pratiquement que les grandes unités et donc les grandes agglomérations. Les crédits européens et le FNADT sont de plus en plus fréquemment détournés de leur vocation au profit des grands centres –par exemple, le musée du vin à Bordeaux. Dans les secteurs touchés par la mondialisation, ou par les restructurations de défense, on ne trouve plus de crédits pour appuyer une revitalisation locale pourtant indispensable.

La loi sur les collectivités territoriales consacre cette évolution en instituant une nouvelle collectivité territoriale, la métropole qui a vocation à absorber toute une part des compétences des autres collectivités –régions, départements, groupements de communes.

En permettant demain aux mêmes élus de siéger sur les enjeux économiques dans le cadre de la métropole et dans le cadre de la région pour la part de compétences qui n’aura pas été absorbée par la métropole et qui concernera par conséquent, le reste du territoire, la loi met en place le conflit d’intérêts organisé. A l’approche des élections présidentielles et législatives, tout le monde fait preuve de prudence sur les métropoles, mais on peut être assuré que le dispositif s’animera pleinement après les échéances.

Pourtant, à l’heure des nouvelles technologies de l’information, des aéroports low cost et de la décentralisation culturelle, le développement, l’innovation et l’attractivité devraient être beaucoup plus largement partagés que par le passé.

Il est temps que les élus de tous les secteurs délaissés du territoire –zone rurale, villes moyennes, grandes banlieues- prennent conscience de ces évolutions et s’organisent pour riposter. Nous n’accepterons pas une France qui ne serait plus que celle des métropoles et du désert français.

Daniel GARRIGUE, député non inscrit de la Dordogne.

Posté par Daniel GARRIGUE à 4:16 PM
Edité: mardi 05 juillet 2011 4:18 PM
Categories: Actualités, Agriculture, Bergerac et bergeracois, Economie Travail et Emploi, Europe et international, France