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lundi 16 mai 2011
Quelles perspectives pour l’aéroport de Bergerac ? (Intervention de Daniel Garrigue lors de la présentation de l’impact économique des flux de l’aéroport Bergerac Dordogne Périgord 2003-2010)
L’étude conduite par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Dordogne pour évaluer les retombées économiques de l’activité de l’aéroport de Bergerac est particulièrement opportune. Certains contestent, en effet, la réalité de ces retombées alors que la plupart des acteurs locaux soulignent leur réalité, mais sans pouvoir en donner une mesure précise.
La réussite de Bergerac-Roumanière résulte d’un triple pari.
Un pari sur la capacité de développement d’un aéroport particulièrement bien situé, sûr et facile d’accès.
Un pari sur le low-cost qui permet à une clientèle nouvelle, aux revenus plus modestes que la clientèle traditionnelle, d’accéder au transport aérien. Or, nous voyons bien que ce phénomène, que nous avons su identifier dès le début des années 2000, est durable.
Un pari sur l’Europe, car c’est notre ouverture vers l’Europe et vers le développement des échanges inter-européens qui concourent aussi à cette réussite.
Mais nous devons rester très vigilants.
Nous devons d’abord diversifier les destinations. Si nous avons dans une large mesure échappé aux conséquences de la crise, c’est par ce que les nouvelles lignes sur Charleroi et Amsterdam ont compensé le fléchissement momentané des lignes vers le Royaume-Uni.
Nous devons ensuite faire de véritables choix si nous voulons que notre département tire vraiment parti de ce nouvel atout.
D’abord, la question des aéroports. La Dordogne ne peut pas se permettre de financer deux aéroports, ce qui revient à jeter annuellement près de 3 millions d’euros par les fenêtres.
D’autre part, le choix du développement touristique. Il est urgent de donner une véritable priorité à l’accès aux sites touristiques. Je pense à Beynac, à Sarlat, à la Vallée de la Vézère, de plus en plus inaccessibles l’été.
Il est indispensable aussi de promouvoir une véritable politique de développement de l’hébergement touristique et de l’offre de loisir. Nous ne pouvons plus nous permettre de faire du bricolage. Il faut que les acteurs locaux apprennent à partager et à respecter des règles communes. Il faut que nous sachions faire venir des opérateurs qui nous permettent de garder sur place la clientèle européenne et internationale.
Enfin, nous devons être vigilants à l’égard de la concurrence.
Le problème n’est pas tellement l’aéroport de Brive-Souillac qui ne nous concurrence que partiellement sur notre clientèle. Le vrai danger, c’est Bordeaux-Mérignac. Les Bordelais ont été au départ, réservés à l’égard du low-cost, mais ils ont compris qu’avec l’arrivé de la LGV en 2017-2018, ils allaient perdre, comme ce fut le cas pour Lyon, tout le trafic avec Paris. Ils s’intéressent dons de plus en plus au low-cost et rêvent de reprendre nos parts de marché.
C’est dire que si l’on peut toujours parler avec eux, envisager de s’associer avec eux ne pourra malheureusement se faire qu’à notre détriment. Ils ne nous feront pas de cadeau, pas plus dans ce domaine que dans les autres. Il est donc essentiel que nous maintenions notre indépendance et que nous gardions la maîtrise de notre développement.
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DANIEL GARRIGUE